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Retour sur la lutte victorieuse des hôpitaux de la région de Madrid
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la lutte victorieuse des hôpitaux de la région de Madrid
Hier, 27 janvier 2014, le président [de la Communauté autonome de Madrid] Ignacio González annonçait sa défaite. Sur un ton triste et accablé, il annonçait deux nouvelles spectaculaires lors d’une conférence de presse: le retrait du plan de privatisation des six hôpitaux publics (suite à la nouvelle suspension provisoire) et la démission du conseiller à la santé Fernández Lasquetty. Ce dernier, quelques minutes plus tard, expliquait d’un air abattu qu’il avait présenté sa démission au président, car il se considérait comme responsable du mal nommé Plan de Sostenibilidad del Servicio Madrileño de Salud (SERMAS).
Nous ressentons, comme professionnels et usagers de la santé publique, une joie immense. Il a fallu quinze mois de conflit au cours duquel nous avons mené des grèves, récolté en masse des signatures, occupé nos hôpitaux et centres de soins, des «marées blanches» [mobilisation du personnel hospitalier, soutenu par les usagers] dans les rues, des rassemblements devant les entreprises adjudicaires et même une consultation citoyenne [du 5 au 10 mai 2013] qui reçut le soutien de presque un million de Madrilènes [951'975 personnes ont répondu qu’elles étaient favorables à un système de santé public, de qualité et universel et contre la privatisation]. Cela en a valu la peine.
Il s’agit maintenant, cependant, de reconnaître nos «retraites» dans cette «guerre». Nous avons perdu la blanchisserie de Mejorada del Campo, l’Institut de cardiologie, l’Hôpital Carlos III et rien de moins que 3500 postes de travail en une seule année. Nous avons empêché la privatisation des six hôpitaux, celle de 27 centres de soins et, partiellement, la transformation de l’hôpital universitaire de La Princesa en un centre gériatrique. Voici le bilan que nous pouvons faire de ces quinze mois de luttes: une grande victoire, mais également quelques défaites.
Quels sont les enseignements que nous pouvons tirer de ce succès de la Marea Blanca?
Nous tenterons de les résumer très brièvement:
• La première, et la plus importante, est l’importance de la mobilisation sociale. Affirmer que seule la lutte paie est une énorme vérité. Face aux sceptiques et à ceux qui disent qu’il ne vaut pas la peine de descendre dans les rues ou de faire grève, nous avons fait la démonstration que lorsque nous, ceux d’en bas, bougeons, ceux d’en haut tremblent. Gamonal a ouvert un sentier que nous avons approfondi avec la Marea Blanca [1].
• La deuxième grande leçon a été l’unité entre travailleurs de la santé, habitants et patients que nous avons réunis en une majorité sociale puissante. C’était une chose touchante que de participer à ces grandes marées où les blouses blanches se mêlaient aux personnes âgées ou aux quelques patients qui y étaient venus en chaise roulante ou avec des bonbonnes d’oxygène. C’était le peuple, dans l’acceptation la plus large de ce terme, implacable et décidé à lutter jusqu’à la fin.
• En troisième lieu, le coup mortel dont a souffert le PP de Madrid [Parti Populaire, très à droite; la communauté autonome est gouvernée par ce parti de Mariano Rajoy, lui-même président du gouvernement de l'Etat espagnol] comme conséquence de la Marea Blanca.
La division que l’on pouvait percevoir dans ses rangs était l’expression du mécontentement de sa propre base et de ses électeurs. Dans un district comme le quartier de Salamanca [quartier aisé du nord de Madrid], des centaines ou même des milliers de personnes nous ont contactés à l’hôpital de La Princesa [situé dans ce quartier], pour nous dire: «Je n’ai pas voté pour le PP pour qu’il ferme l’hôpital!»
L’usure politique de la droite à Madrid a fait un saut qualitatif pour élargir encore plus ses fractures internes [allusion, entre autres, aux divisions sur le projet de loi sur le droit à l'avortement qui suscite des divisions au sein du PP ainsi qu'à la démission d’Alejo Vidal-Quadras, vice-président du Parlement européen, qui rejoint Vox, une formation à la droite du PP].
• Enfin, mais non moins important, la Marea Blanca est née à la chaleur de la «grande flamme» du mouvement du 15M [15 mai 2011, début du mouvement des «Indignados», qui a débuté par une occupation de la Puerta del Sol, «achetée» aujourd'hui par la compagnie de télécommunication Vodafone]. C’est sa fille aînée. Tant et si bien qu’avec elle se sont développées toutes les énergies positives d’un mouvement fondé sur l’auto-organisation de la base et qui n’attend pas de recevoir des ordres d’en haut. Ce sont les travailleurs et travailleuses eux-mêmes qui formèrent et décidèrent des plateformes [rassemblements ponctuels autour d'un objectif commun], des coordinations, des assemblées, des fermetures de services [avec hôpitaux entourés par les soignants] ou des consultations citoyennes. La détermination qui saisit les places lors du 15M est la même qu’a montrée la Marea Blanca au cours de ces derniers mois.
Comme nous l’avons déjà dit, tout n’est pas gagné. Nous avons un long chemin à parcourir et beaucoup de raisons de poursuivre la lutte. Nous devons reprendre ce que nous avons perdu, ce qui a été privatisé et obtenir le retrait du Plan de Sostenibilidad. Il faut continuer jusqu’à obtenir le retrait de lois comme la 15/97 ou la 16/2012 qui ont expulsé 840’000 personnes du système national de santé.
Et, enfin, nous devons tenter d’empêcher que, grâce au système de détournement des patients vers les soins privés, se poursuivent le désinvestissement et le démantèlement de notre système de soins public. (Traduction A l’Encontre; article publié sur le site anticapitalistas.org le 28 janvier 2014. Jesús Jaén est membre de PATUSALUD (Pataforma Asemblearia de Trabajadores y Usarios por la Salud, www.patusalud.es).
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[1] Gamonal, ancienne localité intégrée à la ville de Burgos, quartier populaire, où une mobilisation importante et des émeutes ont arrêté, il y a quelques jours, la construction d’un boulevard. Cette phrase d’un manifestant témoigne de l’esprit de ce mouvement: «Burgos n’a pas 13’000 euros pour une garderie, mais peut dépenser 8 millions pour un parking.» En effet, ces travaux témoignent de la spéculation immobilière et du pouvoir de caciques comme Antonio Miguel Méndez Pozo. Voir http://politica.elpais.com/politica/2014/01/18/actualidad/1390064352_796583.html (Réd. A l’Encontre)
Égypte, 3 mars 2014 : des grèves, des grèves, des grèves…
Égypte, 3 mars 2014 :
des grèves, des grèves, des grèves…
Pour la seule journée du 2 mars, la presse relève que la grève des postes pour le salaire minimum à 1200 LE et le limogeage des dirigeants s’est étendue à tout le pays. Par exemple, dans le seul gouvernorat de Beni Souef, 42 bureaux de poste étaient en grève sur un total de 106.
C’est semble-t-il la déclaration d’un directeur accusant les grévistes de « voyous » qui a mis tout le monde en colère et qui a incité un grand nombre de postiers à entrer en grève.
A Minya les postiers ont manifesté en ville. A Kafr el-Sheikh, les postiers ont repris le travail un jour, après 6 jours de grève, parce que de nombreux retraités qui ne pouvaient pas toucher leur pension, stationnaient jour et nuit devant le bureau de poste.
Toujours sur la journée du 2 mars et pour le salaire minimum mais aussi très souvent pour virer les responsables, grève des travailleurs temporaires du ministère de la santé à Qena, grève illimitée des personnels infirmiers, techniciens, ouvriers, administratifs, sécurité à l’hôpital universitaire de Tanta, 5ème jour de grève à l’usine chimique Kima d’Assouan, 2ème semaine de grève à l’usine Shebin el Koum de Menoufya, grève à l’usine des huiles et savons d’Alexandrie, 8ème jour de grève des ouvriers et employés de l’université de Kafr el-Sheikh, grève dans une usine de matériel de Nouvelle Vallée, poursuite de la grève des employés au semences à Kafr el-Sheikh, grève des services d’irrigation à Nag Hammadi comme à Sharqiya où c’est la 3ème semaine de grève, grève à l’usine de verre pharmaceutique de Suez…
Pour les salaires, conditions de travail et raisons diverses, grève à l’usine de céramiques Cléopatria de Suez, grève dans une autre usine du Canal de Suez à Port Saïd, 6ème jours de grève de certains enseignants à Port Saïd, sit-in devant le siège de la direction des ouvriers des chantiers de la marine nationale pour demander le paiement des arriérés de salaires et le limogeage des dirigeants corrompus (des généraux)…
Par ailleurs, la route était coupée par des habitants de Damanhour pour protester contre la diminution de la part de pain subventionnée passant de 15 à 10 pains par famille, blocage du commissariat de police du village de Khattara près Qena, pour exiger le limogeage du chef de la police à cause de ses brutalités, conférence de presse des médecins de Suez confirmant qu’ils seraient partie prenante dans la grève nationale illimitée des professions de santé commençant le 8 mars, conférence de presse des étudiants de l’université de génie du canal de Suez, déclarant qu’ils ne retourneraient pas en cours tant que la police aurait le droit de rentrer dans les universités…
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=415330358613349&id=198868743592846
Jacques Chastaing
Décisions du 28 Février 2014 du plenum de Sarajevo
L’histoire vivante des relations entre le parlement »classique », l’Assemblée de l’agglomération de Sarajevo,ET le parlement populaire, appelé Plenum,qui s’est créé par la poussée du mouvement social.
Les frictions et demandes, exigences qui émergent de l’élaboration permanente des plénums et groupes de travail des plenums, interpellent et travaillent les frontières entre démocratie directe et démocratie représentative.
plenum de Sarajevo
décisions du 28 Février 2014
(bons traducteurs demandés)
http://www.radiosarajevo.ba/novost/143154/sarajevo-plenum-trazi-hitno-zasjedanje-skupstine-ks-i-adekvatan-prostor-za-djelovanje
http://plenumsa.org/
Le 7em plénum consécutif des citoyens de Sarajevo , qui s’est tenu au Centre de la jeunesse , le vendredi 28 Février 2014 , a voté deux nouvelles demandes à l’assemblée du Canton de Sarajevo.
1) Le Plenum des citoyens de Sarajevo Assemblée Canton exige la convocation d’urgence de l’Assemblée . Lors de cette session devra offrir une solution urgente et durable aux nombreux problèmes sociaux et économiques , enfin de mettre en premier plan les intérêts de la société face à ceux des partis et du privé .
2) Le Plenum des citoyens de Sarajevo exige de l’assemblée l’affectation immédiate des espaces adéquats dans lequel les citoyens, hommes et femmes du canton de Sarajevo, pourront se réunir, participer aux groupes de travail, et continuer de travailler dans le plénum.
Le Plenum des citoyens de Sarajevo a envoyé une notede service à l’Assemblée du canton en annonçant que les assemblées de masse pacifiques dans les rues de Sarajevo n’ont pas cessé et ne cesseront pas. Ces rencontres ont généré une nouvelle forme de communication entre les citoyens et les institutions, de nouvelles formes de séances plénières et de démocratie directe où les citoyens à l’esprit d’égalité et de solidarité peuvent exprimer leur mécontentement à l’égard du travail du gouvernement, exprimer des opinions et discuter en continu des problèmes de la société, des institutions concernées.
Tous les citoyens qui croient qui pensent avoir l’énergie , la connaissance et l’expérience peuvent contribuer aux travaux des groupes de travail techniques, professionnels et thématiques .
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Les groupes de travail techniquessont: le groupe de communication du Plenum, les questions juridiques, le groupe sur les médias, le groupe sur les initiatives et protestations, le groupe de la logistique.
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Les groupes de travail professionnels et thématiques:Anciens combattants, Santé, Travail, Protection sociale, Personnes déplacées et Réfugiés , Éducation , Science, Jeunesse, Ministère de l’intérieur, Économie, Culture et Sports, Urbanisme et Protection de l’environnement, Logement, Justice et Administration, Finances, Transports.
Tous les commentaires, suggestions et demandes de ces groupes peuvent être envoyées à l’adresse électronique indiquée sur le site Plenumsa.org .
Le Plenum des citoyens de Sarajevo rappelle ses réserves depuis le début à l’égard des jeux politiciens et refuse que les activités du Plenum soient utilisées pour marquer des points en vue des élections. Le plénum ne fait pas de distinction entre les partis et insistera pour que ceux-ci, à travers les institutions, travaillent de telle façon que l’intérêt commun de la société passe avant avant les intérêts des directions de parti et autres intérêts privés.
Le Plenum des citoyens de Sarajevo apporte son soutien à toutes les plénums en Bosnie-Herzégovine ! Nous soutenons la lutte pour la justice sociale et la dignité pour tous!
Nous disons aux autorités, du présent et de l’avenir, que leur négligence et l’irresponsabilité ne seront pas tolérés !